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Le storytelling et le design émotionnel au service de la formation

Le storytelling et le design émotionnel, deux outils et leviers puissants qui apportent un plus considérable à votre formation. Deux outils à exploiter pour captiver, aider à la rétention mais surtout pour ajouter de l’humain aux contenus pédagogiques. Faisons connaissance.   

Concepteurs pédagogiques, designers de formations, formateurs, vous le savez : une formation vivante, pleine de moments forts et positifs laisse une trace plus pérenne qu’un contenu transmis de façon monotone. Vous voulez créer un ancrage puissant auprès de vos formés ? Utilisez le storytelling et le design émotionnel.

 

Utiliser le storytelling en formation, c’est raconter une histoire ?

Ah, les histoires, on les aime : elles nous permettent de rêver, de s’identifier aux personnes, aux héros et de vivre des émotions.

Le storytelling, c’est assez proche. Il s’agit d’une méthode utilisée en marketing, notamment pour captiver des prospects, de passer, transmettre, partager de l’information grâce à une histoire

Ce n’est pas neuf comme concept.

 

Depuis la nuit des temps, ou presque, les scientifiques et même les philosophes (Platon, Aristote) ont découvert la puissance du récit

 

Cependant, faire du storytelling, ce n’est pas juste savoir raconter une histoire. Il s’agit plutôt d’en emprunter les codes pour atteindre un objectif précis.

Mais quels sont ces codes de la narration ? C’est un certain Joseph Campbell qui a modélisé le parcours de la narration. Il a, notamment, créé le concept du monomythe en observant comment sont construites les histoires qui fonctionnent (de la mythologie ancienne ou des romans contemporains…).

 

Selon lui, une bonne histoire passerait par ces 4 étapes :

  1. Un début où tout est calme.
  2. Un départ (voulu ou infligé) vers une aventure.
  3. Des péripéties et, souvent, un combat ou une épopée finale.
  4. Un retour au calme avec une leçon apprise ou une récompense obtenue.

 

Le storytelling en formation, parce que ça marche !

Utiliser les codes de la narration comme moyen pédagogique cela a du sens ? Certainement, car la plupart des individus aiment écouter des histoires et ressentir des émotions positives !

D’ailleurs, transmettre un savoir grâce à une histoire, cela se faisait déjà au temps des cavernes ! Les fresques murales dans les grottes ne sont-elles pas de merveilleux guides d’instruction pour chasser le mammouth ?

 

Une histoire (racontée oralement ou dessinée ou écrite), c’est puissant, puisqu’elle :

  • nous apprend quelque chose ;  
  • marque et crée un souvenir voire un ancrage ;
  • éveille des émotions or, on se souvient mieux d’une information apprise sous le coup de l’émotion.

Puisque les histoires apportent tant de bénéfices, autant utiliser ses codes dans d’autres domaines tels que le marketing ou la formation.

Car, en effet, une formation peut être scénarisée comme une histoire. Le formateur peut :

  • ériger des obstacles
  • apporter outils et aides
  • proposer des mentors
  • demander une résolution
  • inciter à partager les résultats de la quête. 

 

L’histoire est donc un bon média d’apprentissage.

 

Des études dans le domaine des neurosciences l’attestent : les histoires, le partage d’expériences et les émotions favorisent l’apprentissage. Une formation comportant ces éléments va conduire à un meilleur ancrage des connaissances.

 

Le storytelling en pédagogie, c’est une histoire sérieuse !

Ajouter du storytelling dans une formation apporterait donc une valeur ajoutée. Étayons cela avec notre modèle C.A.R.E., le modèle reprenant les 4 fondamentaux d’une bonne formation : Capter, Associer, Répéter, Émouvoir.

 

Et le storytelling là-dedans ?

  1. Capter : tout formateur doit veiller à capter l’attention des apprenants et à les relancer, puisque l’attention décroît au bout de 10 minutes. Or, quoi de mieux qu’une histoire, une anecdote , un “il était une fois” pour capter et garder en haleine ?  
  2. Associer : notre cerveau fonctionne par association d’idées. Avec un récit, nos neurones vont pouvoir associer l’univers de l’histoire à la nôtre.
  3. Répéter : la répétition favorise l’ancrage mais surtout la répétition espacée dans le temps. Une histoire bien construite reprend les éléments importants tout au long du récit.
  4. Émouvoir de façon positive : les émotions favorisent l’apprentissage et la mémorisation car elles amplifient tous nos stimulis.

L’histoire utilisée dans le cadre d’une formation ne doit pas viser à faire pleurer ou rire.

 

L’histoire sert à créer un engagement, une envie de participer, éveiller la curiosité.

 

Passionnant, n’est-ce pas ? D’ailleurs, si le fonctionnement de notre cerveau vous intéresse, on vous conseille le livre Les 12 lois du cerveau de John Medina.

Enfin, le storytelling en pédagogie ne se limite pas à raconter quelque chose aux formés. Pensez à inclure votre public dans la construction du récit, et notamment en lui demandant de “raconter leur histoire”, leurs expériences personnelles. Le vécu d’autres personnes, et surtout la façon dont elles ont résolu un problème, est riche d’enseignements.

 

 

Le storytelling comme outil pédagogique : 3 angles possibles

En tant que formateur, vous pouvez utiliser le storytelling selon 3 niveaux de profondeur :

  1. Un angle mécanique : le formateur, dans la mécanique de construction de son exposé, peut imaginer que sa classe est constituée de héros à qui il va délivrer des exercices, ajouter des péripéties, comme, par exemple, demander un travail d’équipe, contraindre en apportant une complexité. Ensuite, le “retour au bercail” prendra la forme du débriefing, comme un conseil des héros. La synthèse en fin de formation sera, en quelque sorte, la morale de l’histoire.
  2. Un angle d’incarnation : en tant que formateur, vous pouvez incarner un rôle : celui de conteur ou de mentor de votre propre scénario. Vous pouvez aussi passer l’information de façon romancée, voire scénariser l’un ou l’autre concept. Les formés, eux, seront amenés à incarner un personnage ou un caractère comme dans la méthode des 6 chapeaux de Bono
  3. Un angle de l’univers : le formateur peut jouer à fond l’univers lié à son histoire. Toute la formation se déroulera dans cet univers. Par exemple, en commençant la formation par un “bienvenue à Poudlard”, on sait que le formateur exploitera l’univers de la saga d’Harry Potter. Les exercices auront des noms imagés tels que « le mystère de…” ou “la magie de…”. La journée de formation pourrait se terminer par un conseil des magiciens, par exemple. Le tout est de trouver l’univers le plus approprié à la thématique enseignée.

 

Le storytelling en formation trouve sa place aussi bien dans des modules en présentiel qu’en distanciel ! L’imagination n’a pas de limite !

 

Et le design émotionnel ? La touche humaine dans les interfaces.

Le design émotionnel a un but : faire naître une émotion agréable à l’utilisateur d’un service digital, notamment : site web, application, parcours de formation en ligne….

Appliqué au domaine de l’apprentissage, l’objectif du design émotionnel sera, tout comme pour le storytelling, de mobiliser les émotions pour favoriser l’apprentissage

Pour qu’une ou des émotions positives naissent lors de l’utilisation d’un outil d’apprentissage, il faut 3 choses :

  1. le fonctionnel c’est-à-dire un logiciel qui fonctionne, c’est le minimum syndical ;
  2. l’ergonomie, c’est-à-dire un outil facile à utiliser, accessible à tous.
  3. l’expérience utilisateur agréable et émotionnellement positive !

Tout l’art du designer d’une interface pédagogique réside dans sa capacité à susciter une émotion positive, adaptée à la cible et à l’objectif visé.

En insufflant un peu de storytelling dans le développement d’interfaces d’e-learning par exemple, on ajoute cette couche émotionnelle indispensable à l’apprentissage. Un peu plus d’humain quoi !

 

Storytelling et design émotionnel au pouvoir : 4 exemples !

Dans une interface de formation comportant du storytelling, l’apprenant est le héros de l’histoire et de son apprentissage: il traverse des épreuves, reçoit des récompenses, des punitions et des petits clins d’œil.

Même si ce n’est pas toujours une histoire à proprement parler, le formé vit des évènements dans un univers. Le contenu est attrayant ? Bingo, le formé se sent émotionnellement engagé.

 

Des exemples concrets de design émotionnel : 

  1. L’application duolingo, une application destinée à l’apprentissage gratuit des langues dont le design et son personnage blagueur (un hibou) donnent envie d’apprendre. 
  2. Le film “en avant marche”, un film interactif avec de vraies personnes, réalisé pour la formation “prévention des chutes” de l’Ecole d’Administration Publique en Belgique engage émotionnellement l’utilisateur. En effet, il doit faire des choix qui auront des conséquences humaines. Il sait tout de suite s’il s’est trompé et quel aurait été le bon choix.
  3. Le module Miragamo sur le travail à distance de Now.be est constitué de micro modules de formation de 90 secondes. Simple, efficace et…sympathique avec des vidéos immersives, des quiz et une narrative ludo-pédagogique.
  4. On sort de la pédagogie, mais, cela illustre bien le propos, une page d’erreur 404 personnalisée va atténuer l’émotion désagréable de tomber sur une page inexistante.

Attention à ne pas faire de l’émotion à tout prix. L’émotion sert surtout à capter l’attention. Ensuite, place aux fondamentaux : théorie, exercices et vérification des acquis.

 

Former en utilisant le storytelling : les 5 clés du succès.

Pour conclure, quels seraient les ingrédients secrets de la formule magique d’un bon storytelling pédagogique ? En voici déjà 5 : 

  • Tant qu’à faire du storytelling, y aller à fond quitte à se faire brider par des validateurs ou au fil du temps. Le tout est d’éviter absolument de rester banal, tiède et de ne toucher personne.
  • Garder un juste équilibre. Penser que le storytelling sert à former et non pas à vivre son univers à tout prix. Il est au service de la formation et des formés.  
  • Partir de l’analyse des besoins et de la composition du public. Évitez de faire du copié/collé d’une formation à l’autre. Pour certains formés, un univers conviendra, alors que pour d’autres il faudra envisager autre chose. 
  • Quand on se lance pour la première fois dans ce format de formation, prévoir de tester son concept sur un groupe pilote.
  • Ne pas tout révolutionner, mais voir plutôt cette approche comme une évolution. Gardez le déroulé de votre formation ou les exercices qui fonctionnent déjà bien. Intégrez-y le storytelling par petites touches et voyez comment vous vous sentez.  

 

 

Alors, êtes-vous prêt.e.s à endosser une nouvelle compétence, celle de conteur ? Bravo ! Votre mission, la voici : construire un déroulé captivant pour aider vos formés à intégrer, eux aussi, une nouvelle compétence. Que la force soit avec vous ! 

 

On vous a mis l’eau à la bouche au sujet du storytelling ? Vous aimeriez intégrer ce format de contenu à vos futurs déroulés pédagogiques ? On vous suggère de suivre notre formation “Intégrer le storytelling et le design émotionnel dans vos formations”.

 

 


Cet article a été inspiré par notre émission, le #OFF diffusée le 23/4/2021

Se former storytelling en temps que concepteur/formateur

  • Vous souhaitez développer vos compétences pour intégrer les techniques du récit dans vos scénarios pédagogiques ? Dans vos prochains modules digitaux ?

 

FORMATION AU STORYTELLING !

Les 12 lois du cerveau de John Medina

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